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ARTICLE VAR MATIN - Mai 201bre 2012
LE POLO CLUB ENTRE PASSION ET CREATION

Ce qui n’était, au départ, qu’un lieu de rencontres est devenu, petit à petit, un vaste centre consacré au cheval et aux loisirs. Plongée au cœur du Polo club de Saint-Tropez – Haras de Gassin. ... 
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LE POLO CLUB ENTRE PASSION ET CREATION

Ce qui n’était, au départ, qu’un lieu de rencontres est devenu, petit à petit, un vaste centre consacré au cheval et aux loisirs. Plongée au cœur du Polo club de Saint-Tropez – Haras de Gassin.

Il y a quatorze ans, les vastes champs de la plaine du Bourrian accueillaient pour la première fois des rencontres de polo. Entre vignes, pépinières et ruisseaux, naissait le haras de Gassin, d’abord porté par des précurseurs, autour de Jean-Yves Delfosse, puis par un mécène passionné, Corinne Schuler, docteur en pharmacologie, femme d’affaires, Allemande, bien décidée à conjuguer passion et création, en imaginant ce qui est devenu aujourd’hui plus qu’un club, un vaste centre consacré au cheval, au jeu de polo et aux loisirs. Une véritable entreprise dont le développement va connaître une nouvelle étape bientôt avec la construction d’une résidence de loisirs. Le Polo club Saint-Tropez – Haras de Gassin a trouvé sa place, idéalement placé à deux pas de Saint-Tropez, tout près du golf et à l’écart de l’agitation de la Foux. Ici, la campagne s’est embellie, parée de vert, colorée de luzerne foulée par de superbes équidés qui, au soleil de chaque saison, retrouvent avec gourmandise le chemin du pré pour s’ébattre au soleil en galopant derrière une balle tant désirée par des joueurs du monde entier. Un site devenu référence, et désormais pôle incontournable de l’offre touristique et évènementielle du golfe de Saint-Tropez.

Corinne Schuler est une présidente discrète. Propriétaire du haras de Gassin depuis 1998, elle préfère déléguer à son directeur, Jean-Dominique Gontrand, le soin de présenter ce qui est devenu, aujourd’hui, un véritable « resort » dont on comprendra mieux l’importance en détaillant les ressorts. Corinne Schuler a mis son argent au service de sa passion : le polo, qu’elle pratique assidûment au sein de l’équipe locale, celle du Polo club Saint-Tropez. Maillet en main, elle n’aime rien de mieux que de galoper à bride abattue à la conquête de la balle, ici, sur ces prés du Bourrian où, en chaque saison, la beauté des lieux invite à se dépenser.

Une logique d’entreprise 
C’est en 2003 que le haras a pris la dimension qui est la sienne aujourd’hui « Après la période des amis, explique Jean-Dominique Gontrand, nous sommes passés au professionnalisme, avec une logique d’entreprise ». Les tournois de polo organisés au début de l’aventure connaissent un tel succès que la structure s’adapte à la demande. Boxes, écuries, bureaux, restaurant et surtout terrains, au nombre de quatre désormais, accueillent les chevaux et leurs équipes, joueurs et palefreniers en tête. La SCA Haras de Gassin, avec le soutien de la municipalité, entreprend de valoriser l’espace : « les chevaux y sont accueillis comme dans un hôtel de luxe », précise, en souriant, M. Gontrand, chiffrant à 38 000 nuitées en 2011 l’occupation des lieux par les animaux.

14 salariés à l’année

Côté humain, la venue aux beaux jours de quinze équipes à Gassin entraîne en cascade toute une économie, liée à la présence des cavaliers, des palefreniers et des accompagnateurs, qui se logent, se nourrissent et sortent dans le golfe. « Le club compte 14 salariés à l’année, précise Jean-Dominique Gontrand, avec une organisation manégériale poussée. « Il y a l’organisation des tournois, la gestion au quotidien des chevaux, la boutique, le restaurant, la structure événementielle et l’école de polo », ajoute-t-il, sans omettre d’évoquer le personnel affecté à l’entretien des lieux. Le but est bien évidemment de transformer ces investissements d’une passionnée en un projet rentable : la création de la résidence de tourisme (lire ci-dessous) devrait y contribuer. Histoire de perpétuer l’ancrage du haras dans le paysage local, avec un chiffre d’affaires annuel de 3M€ et un impact économique estimé autour de 10M€ annuels.

Bientôt une résidence de tourisme
Validé cet hiver par le conseil municipal, le projet d’agrandissement du haras est en route. A côté des structures actuelles va naître une résidence de tourisme, comprenant 22 appartements. Ouverture prévue en juin 2015 pour cet établissement qui permettra de répondre aux problèmes de logements des professionnels du polo. Un investissement de 25M€ pour lequel les entreprises locales ont été sollicitées, via appel d’offres, avec une construction dessinée par le cabinet François Vieillecroze. « C’était indispensable dans le cadre de notre développement, explique Jean-Dominique Gontrand, mais cela ne nous empêchera pas de continuer à travailler avec les établissements hôteliers du secteur ». Si l’on ajoute un agrandissement des bureaux, quelques aménagements annexes, le haras des débuts est bien loin…

Il porte un nom prédestiné : Thierry Chauveaux s’occupe… des chevaux ! 
Venu du polo club de Deauville, il s’occupe toute l’année des chevaux, ceux présents à Gassin et ceux de passage pour les tournois. « J’ai dépassé le millier de chevaux dont je me suis occupé », explique-t-il, l’œil partout au bord du terrain. Avec lui, Juan-Martin Garcia-La-borde, responsable de l’école de polo, a un rôle important à jouer : initier le public à ce sport méconnu mais très spectaculaire.

« Démystifier le polo »
« Corinne Schuler souhaite depuis toujours que le polo soit démystifié et accessible à tous » explique Jean-Dominique Gontrand. L’école de polo permet ainsi d’apprendre, et, comme au ski, de passer des degrés (1,2, puis 3 maillets) pour être ensuite capable de jouer en match.
Cette année, une action caritative a permis d’offrir à des élèves du collège voisin des leçons de polo. La leçon de polo coute 210 euros : cher ? Pas tant que ça, si l’on sait qu’il faut deux chevaux (pour l’élève et le professeur) et tout le matériel. Enfin, pour les amateurs de cheval mais pas de polo, le centre équestre ; en gérance, est ouvert toute l’année, avec son manège dans la carrière et ses promenades à cheval. 

Restaurant : une carte bien fournie
Si les chevaux et le polo constituent l’ossature du haras, les équipements dédiés au public sont essentiels à l’harmonie des lieux.
Le restaurant, dirigé par le chef Paolo Stortoni, est aux couleurs de l’Italie. Ouvert à tous, midi et soir, il propose des suggestions à partir de 19 euros.
Fait maison
Paolo, au physique de rugbyman, soigne, depuis quatre ans, sa carte de plats italiens, faits maison, à déguster sur la terrasse devant le terrain de polo.
Tout à côté, une belle salle est destinée à l’événementiel : elle est louée pour des mariages, des défilés, des fêtes.
A l’entrée, la boutique, elle aussi ouverte à tous, permet de s’équiper en tenue de polo, et, plus largement en sportswear.

Un haras à développement durable
Les gens du pays ont tous leur avis sur l’évolution du haras, dans cette plaine soumis aux inondations Tout, ici, est aménagé en respectant les règlementations, et surtout en préservant l’environnement. La consommation d’eau est extrêmement limitée, car les terrains ne doivent pas être trop humides pour la pratique du polo. L’herbe utilisée, un hybride de chiendent, le Tifton, est très peu demandeuse d’eau et la consommation globale du haras reste en dessous des seuils autorisés.
Les sables en profondeur sont micro perforés et gardent l’eau pour la relâcher lentement.
Enfin, les pesticides ont été éliminés et les engrais réduits.

Un sport né en Inde
Le polo est né en Inde : les colons anglais, voyant les indiens jouer au polo à dos d’éléphant, transposèrent le sport avec des chevaux. Puis, c’est en Argentine que ce sport s’est développé, avec l’utilisation de petits chevaux racés, rapides et spécialement conçus pour cette activité.
Le jouer change de monture toutes les sept minutes trente, car les matches sont très intenses.
Il y a huit périodes de jeu, avec quatre joueurs pour chaque camp devant marquer des buts.
Aujourd’hui, les propriétaires d’écuries de polo se déplacent d’Argentine (en hiver) en Europe (en été). Après des tournois en Angleterre, direction la France, sur les trois sites majeurs de la discipline : Bagatelle et Chantilly, près de Paris, et Gassin, avant de finir la saison à Marbella.
A Gassin, les nombreux tournois organisés régulièrement sont ouverts au public gratuitement.


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